Hier soir a eu lieu le « Etam Live Show », très attendu pour son coté unique en son genre (de ce coté de l’atlantique tout du moins). Etam n’a rien inventé en soit, il n’ont fait qu’imiter le célèbre défilé américain de Victoria’s Secret et d’ailleurs la marque elle même ne s’en cache pas. Néanmoins, ce show en est déjà à sa huitième mouture ce qui témoigne de son réel succès au fil des années. Cependant cette année on peut dire qu’il y a eu comme un bug dans cette machine pourtant bien huilée qui ne faisait que progresser…
En effet si les années précédentes, ils ont su faire preuve d’originalité et même se démarquer dans le bon sens du show à l’américaine (malgré un manque évident de moyens financiers comparables) Ils savaient pour autant produire un show de qualité mais cette année à la vue du défilé on ne pu que rester bouche bouée et cette fois ci malheureusement pas pour de bonnes raisons.
Pourtant les ingrédients de base étaient réunis pour délivrer un bon show, à savoir tout d’abord un lieu d’exception. La piscine Molitor, après sa rénovation a vu fréquentation par les maisons de mode les plus prestigieuses exploser. En effet ils se battent presque tous afin de profiter du décor de ce lieu exceptionnel et majestueux et surtout à ciel ouvert !
En ce qui concerne les mannequins, on ne va pas relancer la polémique une énième fois sur la maigreur de celles ci, c’est un débat stérile. L’offre et la demande parisienne se rejoignent et en période de fashion week, il est plus que difficile (voir quasiment impossible) de trouver des modèles aux formes généreuses, c’est un fait. On peut remarquer qu’ils ont tout de même fait un effort notable par rapport à leurs éditions précédentes en choisissant des demoiselles disposant d’un tant soit peu de poitrine pour remplir comme il se doit leurs jolis soutien gorges. Par ailleurs encore une fois, il convient de préciser qu’ils ne disposent pas du même budget que Victoria’s Secret, cela ne leur permettant forcément pas d’embaucher des top models tel Gisele Bündchen ou Cara Delevingne…
Là où le bât blesse bien qu’il y ai pourtant eu indéniablement de bons éléments réunis pour ce défilé, c’est tout d’abord au niveau du choix des artistes. Si ils nous avaient étonné et enchanté les années précédentes avec des artistes tendances ou même légendaires, cette année le responsable de la bande sonore a fait un choix pour le moins ringard…
En effet l’option de Snoop Dog rend le show osons le dire « beauf ». Cet artiste est en effet bien plus d’has been et pour preuve il n’a d’ailleurs pas sorti d’albums depuis deux ans mais sincèrement il a été oublié depuis une bonne dizaine d’années déjà (au bas mot en étant indulgent). D’ailleurs le titre qu’il entonna pendant le show date de son tout premier album soit de 1993 (oui il y a plus de 20 ans).
Vous me direz le retro c’est sympa aussi sauf que oui mais non. Les années 90 a été une période rude en matière de bon goût (en particulier sur le plan musical) et on appréciera donc qu’elle reste dans le passé. Si ils ont effectivement réussi ce pari avec brio en misant il y a deux ans sur Gloria Gaynor ou les Pointer Sisters qui avaient d’ailleurs mis une ambiance de folie mais cette fois ci c’est juste loupé, cela fait simplement ringard. Ils ont également misé sur le groupe Tings Ting, ce n’aurait pas été une mauvaise idée… il y a sept ans alors que leur single « That’s not my name » explosait les charts mais force est de reconnaitre que depuis le groupe est quelque peu tombé dans l’oubli… (dommage d’ailleurs avouons le car leur rythme était sympa et très entrainant)
« L’epic fail » ne s’arrête malheureusement pas au choix des artistes choisis pour mettre l’ambiance. Cela se gâte également du coté de la mise en scène. En effet on est pri d’effroi quand on aperçoit soudainement le tableau des maillots de bain où les mannequins se retrouvent à se trimbaler (non sans mal d’ailleurs les pauvres) des animaux gonflables de piscine, on croirait presque à une blague… Cette idée saugrenue a certainement découlée d’une volonté de s’inspirer du coté loufoque et « fun » du tableau « PINK » de Victoria’s Secret mais le résultat est malheureusement désastreux…
Au sujet des tableaux, il en fût un évoquant plus ou moins un thème jungle. Lors de celui ci, les mannequins se retrouvent alors non plus à défiler mais plutôt à déambuler pieds nus, elles ne défilent pas, elles ne dansent pas, elles se bousculent même parfois dans un désordre dont elles ont grande peine à se sortir pour quitter la scène… L’idée n’était pas mauvaise en soit mais encore aurait il fallu qu’elle soit un tant soit peu chorégraphiée…
Du coté du design des modèles exposés, la prise de risque est moins importante que les années précédentes avec un ensemble de modèles beaucoup trop basiques pour un défilé. Il y eu tout de même de jolies créations mais malheureusement ceux ci furent un peu trop rares et certains modèles étaient beaucoup trop simples, et même certains maillots de bain évoquaient un certain défilé Miss France c’est dire… (cela ne représente pas l’ensemble des pièces mais un défilé est censé faire rêver…)
J’ai eu la chance d’assister deux fois en personne aux défilés Etam en 2012 et en 2013 et ce fût des expériences extraordinaires. Le premier en mode rétro me transporta dans une ambiance de folie en particulier lors du bouquet final où pas une seule personne de l’assemblée ne s’est pas levée de son siège pour danser de manière endiablée au rythme de « We are a family ».
Au second, je tomba en admiration devant des pièces ultra travaillées et à la fin j’ai même aussi esquivé un petit pas de danse même si plus timide que l’année précédente. L’année dernière ils ont fourni un show exceptionnel ne serait ce que pour les effets de lumière et le lieu en lui même (à la Bourse du Commerce.) Cela était aussi sans compter le peps de musiques entrainantes alternant avec d’autres amenant la douce mélancolie parfaitement adapté au romantisme même de la lingerie délicate et mettant en valeur ce savoir faire français unique…
Il semblerait donc que j’ai été très chanceuse en ayant probablement assisté à deux des meilleurs crus du show Etam. Il reste à voir ce qu’ils nous réservent pour l’année prochaine (le show se préparant quasiment un an à l’avance) à moins qu’ils préparent leur anniversaire pour leur dix ans… En espérant en tous cas qu’ils repartent sur les bonnes bases qu’ils avaient posé les années précédentes afin de ne pas avoir à rougir face à Victoria’s Secret qui se rapproche d’ailleurs dangereusement de leurs plates bandes en ouvrant des boutiques en Europe et notamment tout près en Angleterre où a d’ailleurs eu lieu exceptionnellement le dernier show en date…
Il y a quand même des bons points à mettre à leur crédit en ce qui concerne cette édition. Avant tout, l’annonce d’une production spéciale de certains modèles du défilé qui seront même étiquetés « Etam Live Show » en boutiques. C’est également l’explication somme toute assez logique de la simplicité de certains modèles conçus pour être adaptables à la future production de masse.
Il convient aussi de signaler l’effort plus qu’appréciable de certains mannequins à esquiver un sourire parfois même franc en enjoué (ce geste pour le moins anormal lors d’un défilé n’a pas été adopté par l’intégralité des mannequins il ne faut pas exagérer non plus mais c’est déjà ça et l’initiative convient d’être saluée de même que les pas de danse aussi timides aient-ils été…)
Super sympa cet article !!!
Deltreylicious