Ce mercredi, un film très attendu est sorti au cinéma. Il s’agit de « Le nouveau stagiaire » avec Robert de Niro & Anne Hathaway. Sur fond d’une problématique reprenant des considérations bien actuelles comme les start up et la place des seniors dans une société prônant le jeunisme, cette comédie légère mais juste est une vraie bonne surprise.
En effet si on s’attendait à une énième comédie légère pleine de clichés à l’humour un peu gras comme seuls les américains savent les faire, ce film dépeint des problèmes de société bien réels avec une justesse étonnante.
Tout d’abord le duo d’acteur est pour le moins inattendu. Après la saga des beaux parents, Robert de Niro nous prouve qu’il s’est reconverti avec succès dans le registre de la comédie sans pour autant perdre de son charisme légendaire.
Anne Hathaway quand à elle était très attendue depuis sa prestation très remarquée dans « Le Diable s’habille en Prada ». Cette fois ci elle passe de l’assistante à la patronne à qui tout réussit. Quelques clins d’oeil sont d’ailleurs fait au film notamment dans le fait que la société de la jeune femme se situe aussi dans l’industrie redoutable de la mode. La comparaison avec le film qui a fait connaitre l’actrice ne s’arrête d’ailleurs pas là… En effet on peut à bien des égards le considérer comme une suite.
« Le Nouveau Stagiaire » meilleure suite que le livre « Vengeance en Prada » ?
Au départ « Le Diable s’habille en Prada » était un livre avant d’être adapté sur grand écran. Ce roman avait des airs autobiographiques étant donné qu’il avait été écrit par Lauren Weisberger qui l’avait rédigé à la suite de sa propre expérience en tant qu’assistante de la grande rédactrice en chef du Vogue américain, l’unique Anna Wintour. Le livre avait fait polémique pour avoir dépeint un portrait peu glorieux de la papesse de la mode et mis en exergue la réputation de son caractère intransigeant.
Bien entendu lors d’un succès, son auteur cherche toujours à faire plus de recettes et c’est la raison pour laquelle Lauren s’est empressée de réaliser une suite « Vengeance en Prada – Le retour du Diable ». Cependant alors qu’il était pourtant très attendu, cet ouvrage s’est avéré bien plus que décevant, peut être que la jeune femme n’avait pas le coeur à l’ouvrage pour imaginer ce qu’elle aurait pu devenir dans une optique cette fois ci totalement fictionnelle. Quoi qu’il soit le livre fût un échec total.
La suite de l’histoire d’Andrea Sachs aka Andy s’est révélée à la fois étrange et insipide et n’a malheureusement pas réussi à capter un quelconque lectorat. Lauren Weisberger n’a pas su imaginer une fin heureuse pour son personnage emblématique de toute une génération en proie à des rêves de carrière dans la mode…
Et si Andy avait muri de son expérience en tant qu’assistante pour devenir une patronne forte et à l’écoute ?
Si l’auteure du livre d’origine n’a pas su avoir la vision de l’espoir que les femmes d’aujourd’hui ont de devenir des femmes puissantes à l’égal des hommes, c’est peut être le cas pour « Le nouveau Stagiaire ». Bien entendu le fait que le personnage principal soit incarné par la même actrice qui par ailleurs propose un jeu très proche de celui qu’elle avait dans « Le Diable s’habille en Prada » aide beaucoup.
Mais à y regarder de plus près, Jules Ostin a bien plus en commun avec Andrea Sachs qu’il n’y parait… Elle a des convictions et se bat pour faire accepter ses idées, son indépendance. Si Andy avait grandi, elle aurait tout à fait pu monter cette start up en profitant de son expérience en tant qu’assistante dans la mode.
Ainsi bien qu’il reste tout de même légèrement improbable qu’une start up passe d’une seule personne à 220 employés en un an et demi à peine, cela reste un bel espoir…. Le message véhiculé que toutes les femmes entrepreneuses peuvent réussir et qu’elles n’ont pas besoin d’hommes ou de caution pour arriver à leurs fins est très positif et empreint d’un vent de fraicheur dans un climat économique en pleine crise…
La mode & les femmes de pouvoir, l’évolution entre les deux films :
Il est intéressant de comparer le style d’Andy Sachs (post relooking) avec celui de Jules Ostin. On constate que finalement ils ne sont pas si éloignés, le style de Jules est juste plus pratique, moins hautain et finalement plus mature professionnellement. On sent une femme qui n’a plus rien à prouver à personne. Elle s’habille pour elle, elle se fait plaisir et elle se sent juste bien dans sa peau et surtout elle assume sa position d’entrepreneuse avec fierté.
Des sujets de société on ne peux plus actuels traités avec justesse
Enfin le film traite de sujets forts de notre société comme :
- la prise de pouvoir à un jeune âge
- la crédibilité des femmes dans le monde des affaires
- l’avènement des autodidactes
- le divorce dû à des chemins de vie qui évoluent différemment au sein d’un couple
- le désir des femmes de tout mener de front, le couple, la maternité et la carrière
- des situations cocasses mais habillement menés sans humour gras