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L’ultra fast fashion intouchable ? La loi qui a disparu des radars !

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Chloé Simone
Chloé Simone
Passionnée de mode j'ai créé en 2010 mon blog mode Chloe Handbag Addict. Au fil des années et de mes découvertes, j'ai eu envie de vous faire découvrir tout mon univers et donc naturellement également mes autres passions : la beauté, les voyages, la cuisine, le sport et bien sur toujours plus de bons plans...

ultra fast fashionL’ultra fast fashion est aujourd’hui un vrai fléau au niveau mondial. La France a bien conscience de cela et comptait même mettre en place la première loi au monde pour lutter contre cela. Seulement malheureusement tout ne s’est passé comme prévu …

L’ultra fast fashion a envahi nos vies. Portée principalement par deux géants qui en très peu de temps sont devenus connus de tous. Il s’agit de Shein et Temu. Cette industrie repose sur une production massive de vêtements à très bas prix, incitant à la surconsommation et entraînant des conséquences désastreuses.

L’année dernière, une loi française visant à encadrer ce fléau a été discutée… avant de disparaître mystérieusement des radars. Pourquoi ? L’un des acteurs politiques majeur de notre pays a rejoint les rangs de Shein, mettant un terme à tout espoir de régulation. Une trahison qui montre, une fois de plus, à quel point les intérêts économiques des multinationales pèsent davantage que l’intérêt général.

Pourquoi la mode responsable est plus avantageuse que la fast fashion ?

ultra fast fashion

Parce qu’il y a bien plus d’enjeux que de simples vêtements pas chers, je vous invite à une réflexion sur l’ultra fast fashion aux conséquences multiples et graves !

Pourquoi l’ultra fast fashion est un désastre à de multiples niveaux ?

Les personnes qui achètent régulièrement chez Shein ne se rendent pas compte à quel point cela a des conséquences désastreuses. Sur les réseaux sociaux on voit des commentaires du style « De toute façon, toutes les marques font la même chose, tout est fabriqué en Chine« . Ce n’est pas le cas. Il ne s’agit pas uniquement d’un pays de fabrication mais de bien plus que cela :

Une catastrophe environnementale !

L’ultra fast fashion est l’un des secteurs les plus polluants au monde. Chaque année, des milliards de vêtements sont produits en quelques jours, puis jetés après quelques utilisations seulement. Pourquoi ? Parce que leur mauvaise qualité en font des vêtements quasi jetables ! Par exemple, le polyester, matière majoritairement utilisée, est dérivé du pétrole et relâche des microplastiques dans l’environnement.
Les teintures toxiques contaminent les cours d’eau, et les vêtements invendus ou usés finissent souvent brûlés ou envoyés en décharges dans des pays en développement, générant une pollution irréversible.

Un danger important pour la santé de ceux qui portent ces vêtements !

Des études ont révélé que de nombreux vêtements vendus par des marques ultra fast fashion contiennent des substances nocives : plomb, phtalates, formaldéhyde… Ces composants, au contact de la peau, peuvent provoquer allergies, irritations, voire des troubles hormonaux. Ces composants sont pourtant interdits par nos lois en France mais aussi en Europe et même aux Etats-Unis !

ultra fast fashionToutes les marques disposant de points de vente en France doivent respecter un cahier des charges strict. Cela les interdit notamment d’utiliser de substances nocives pour la santé dans le processus de fabrication des vêtements. Shein ne répond à aucune de ces normes, puisqu’ils vendent exclusivement en ligne… Cela ne les a pourtant pas empêchés d’installer temporairement des pop-up stores en Europe et aux États-Unis. D’ailleurs, l’un d’eux a ouvert à Paris pas plus tard que l’année dernière !

J’avais même été invitée en 2022 à l’ouverture de leur premier pop up store parisien ! J’y suis allée dans le but de leur demander des comptes, ils ont botté en touche en me disant qu’ils me répondrait par mail, je n’ai bien sur reçu aucun mail !

ultra fast fashion

Une menace économique et sociale importante !

La fabrication de ces vêtements repose sur une main-d’œuvre exploitée, dans des conditions assimilables à de l’esclavage. Des ouvriers, parfois mineurs, travaillent jusqu’à 18 heures par jour pour des salaires misérables, sans protection sociale ni droit syndical. Des journalistes ont même réalisé des investigations découvrant avec effroi que certains employés dormaient au sein même de leur atelier pour travailler toujours plus !

En parallèle, ce modèle détruit les industries textiles locales en Europe, où la production ne peut rivaliser avec ces prix artificiellement bas. Beaucoup de marques françaises moyen de gamme ferment car elles ne peuvent pas rivaliser avec des prix aussi bas que Shein !

Nous pouvons citer des marques moyen de gamme comme Camaïeu, Cop-Copine, San Marina qui ont malheureusement disparu alors qu’elles étaient installées depuis longtemps et populaires. D’autres marques sont désormais également en difficulté à cause de l’utra fast fashion comme André, Kookai, Pimkie, Naf Naf … Ces marques ont été placées en redressement judiciaire.

21 boutique Naf Naf ont déjà fermé en France

Un enjeu politique et éthique réel !

Malgré ces scandales, aucune réglementation stricte n’est mise en place. Shein, Temu et consorts profitent des failles législatives et du lobbying pour éviter toute contrainte. Les plateformes comme TikTok et Instagram facilitent leur expansion en encourageant la surconsommation via des influenceurs et consommateurs rémunérés pour promouvoir des hauls à répétition.

ultra fast fashion
Shein est en tête de la trend des vidéos de Hauls sur Tiktok !

La loi anti ultra fast fashion : une lueur d’espoir vite éteinte !

Le projet était ambitieux mais fragile !

Face à ces dérives, une loi avait été proposée en 2024 pour limiter l’impact de l’ultra fast fashion en France. Ce projet aurait pu être un tournant majeur… si seulement il avait vu le jour. Nous aurions pu être le tout premier pays au monde à chercher à réguler l’ultra fast fashion ! La proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en mars 2024, avait pour objectif de freiner considérablement les dérives de l’ultra fast fashion en l’encadrant clairement.

Les principales mesures proposées étaient les suivantes :

  1. Définition légale de l’ultra fast fashion : Le texte introduisait une définition spécifique de l’ultra fast fashion, caractérisée par un renouvellement très rapide des collections vestimentaires et d’accessoires.

  2. Renforcement de l’information aux consommateurs : Les fabricants et distributeurs auraient été tenus de fournir des informations claires sur l’impact environnemental de leurs produits, notamment en ce qui concerne les matériaux utilisés et les conditions de production.

  3. Système de bonus-malus environnemental : Un dispositif fiscal aurait été instauré pour pénaliser les produits ayant un fort impact écologique. Les articles issus de l’ultra fast fashion auraient pu être soumis à un malus pouvant aller jusqu’à 10 euros par produit, afin de refléter leur coût environnemental réel.

  4. Interdiction de la publicité pour les produits à bas prix : Le texte prévoyait d’interdire les publicités incitant à l’achat de vêtements à prix cassés, ciblant ainsi directement les stratégies marketing des géants de l’ultra fast fashion.

Essayer d’avoir un dressing composé au fil des ans de belles pièces de qualité

Une disparition brutale de la loi du débat politique !

Cependant, malgré son adoption à l’Assemblée nationale, l’examen de cette proposition de loi a été reporté au Sénat. Les acteurs français de l’habillement expriment leur inquiétude face à ce retard, espérant la mise en place rapide d’une législation pour freiner le développement de sites comme Shein.

Ce report suscite des interrogations quant à la volonté politique de s’attaquer aux dérives de l’ultra fast fashion et à l’influence potentielle des acteurs majeurs de cette industrie sur le processus législatif.

Comment cela est il possible ? C’est très simple : Alors que la loi avançait, un événement est venu tout faire basculer : l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a été nommé à un poste stratégique au sein du département RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de Shein.

Cette nomination ne manque clairement pas d’ironie ! En effet, au lieu de lutter contre ces pratiques, il a choisi de se ranger du côté de l’entreprise responsable du problème.
Comme on pouvait malheureusement s’y attendre suite à une telle nomination, cela a eu des conséquences immédiates. En effet, rapidement, la loi a disparu du débat public, aucun texte n’a été adopté, et la France est restée passive face à ce fléau.

Shein et son influence toxique sur la politique !

Ce cas illustre parfaitement la façon dont Shein et d’autres marques d’ultra fast fashion utilisent leur pouvoir économique pour influencer les décisions politiques.

Greenwashing dans la mode

Le greenwashing est leur arme favorite : ils prétendent s’engager pour une mode plus responsable tout en contournant les lois.

Pendant ce temps, heureusement d’autres pays notamment dans l’Union européenne commencent à encadrer un peu ces pratiques, là où la France se distingue malheureusement par son inaction alors qu’elle aurait pu pourtant donner l’exemple…

  • Autriche, Finlande, France et Pays-Bas : Ces pays ont appelé au niveau européen à adopter des mesures strictes pour lutter contre le gaspillage lié à la fast fashion, notamment en interdisant la destruction de vêtements invendus et en favorisant la conception de produits plus durables.

  • Union européenne : En mai 2022, le Conseil de l’Union européenne a adopté une position visant à interdire la destruction des produits textiles invendus ou retournés. Cette initiative vise à réduire les déchets et à promouvoir une économie circulaire dans l’industrie de la mode.

Qui lutte contre l’ultra fast fashion et quelle manière ?

Vestiaire Collective : une démarche pionnière

C’est en visionnant une vidéo de Fanny Moizant sur le sujet que j’ai voulu écrire cet article. Il s’agit de la fondatrice de Vestiaire Collective, la plateforme française spécialisée dans la vente de seconde main de pièces de luxe. J’y suis d’ailleurs inscrite depuis plusieurs années. J’y vends mes pièces de luxe mais j’en ai aussi acheté. C’est aujourd’hui la seule plateforme en France qui permette réellement d’acheter et vendre des pièces de luxe en toute sécurité grâce à leur service d’authentification.

Fanny Moizant de Vestiaire Collective !

Vestiaire Collective s’est imposée comme une alternative durable à la fast fashion en promouvant l’économie circulaire et en encourageant les consommateurs à adopter des habitudes d’achat plus responsables.

Initiatives majeures de Vestiaire Collective :

  • Bannissement des marques d’ultra fast fashion : En 2022, sous l’impulsion de sa Chief Sustainability & Inclusion Officer, Dounia Wone, Vestiaire Collective a pris la décision audacieuse de retirer de sa plateforme 27 marques identifiées comme appartenant à l’ultra fast fashion. Cette liste, établie selon des critères précis, est amenée à évoluer pour refléter les engagements de la plateforme en faveur d’une mode plus durable.

  • Sensibilisation des influenceurs : Reconnaissant l’impact des influenceurs sur les comportements d’achat, Vestiaire Collective a lancé en novembre 2024 une campagne de six mois visant à éduquer cinq influenceurs, issus de ses principaux marchés, aux dangers de la fast fashion. L’objectif est de sensibiliser leurs audiences respectives à l’impact environnemental et social de ce modèle économique.

  • Partenariats stratégiques : La plateforme collabore avec des organisations telles que The Or Foundation pour lutter contre l’impact social et environnemental de la fast fashion. Ces partenariats visent à soutenir le développement d’une économie circulaire, à sensibiliser les consommateurs et à promouvoir des pratiques de production durables.

ultra fast fashion
Objectif : lutter contre le gaspillage des vêtements et la pollution

Autres acteurs engagés contre l’ultra fast fashion

  • Zero Waste France : Cette association milite depuis plus de 20 ans pour la réduction des déchets et du gaspillage. Elle s’attaque désormais à l’industrie de la fast fashion, qu’elle accuse d’exploiter la planète et les humains, en proposant des solutions pour lutter contre ce modèle économique polluant.

  • Sukkha Citta : Cette initiative vise à reconnecter la mode à la nature en valorisant les cultures indigènes et les savoirs ancestraux des femmes rurales d’Indonésie. Le modèle de Sukkha Citta est axé sur l’autonomisation des femmes, l’équité salariale et l’agriculture régénératrice, offrant une alternative durable à la fast fashion.

  • Veja : Cette marque française de baskets éthiques se distingue par son engagement en faveur de la durabilité. En novembre 2024, Veja a proposé des réparations gratuites sur divers articles à Paris, mettant en avant la culture de la réparation plutôt que l’achat impulsif, notamment lors d’événements comme le Black Friday.

Ces initiatives illustrent une prise de conscience croissante au sein de l’industrie de la mode, avec des acteurs déterminés à proposer des alternatives durables et à sensibiliser le public aux enjeux liés à l’ultra fast fashion.

Mon comportement personnel face à la fast fashion !

D’un point de vue plus personnel, je ne suis pas hypocrite, je suis loin d’être parfaite. J’essaye de mieux consommer au jour le jour mais mon comportement d’achat est encore loin de la perfection :

  • Je n’ai jamais acheté chez Shein ou encore Temu mais ce serait mentir d’affirmer que je n’ai jamais été tentée non plus. Les prix et les design tendance sont attractifs bien sur mais quand on prend en compte le reste c’est trop cher payé !
  • En revanche j’achète encore chez Zara et Mango même si moins souvent qu’avant. J’espère à terme arrêter complètement d’acheter de la fast fashion !
  • Par contre j’essaye de me tenir une règle : j’achète moins que je ne vends. En effet j’ai mis les pièces dont je ne me sert pas sur mon dressing Vinted et mon profil Vestiaire collective (en fonction de la gamme) et j’achète toujours moins que je vends ! Je suis passionnée de sacs à main donc si j’en veux un nouveau, je dois en vendre un ou deux de ma collection
  • J’essaye aussi d’acheter davantage en seconde main. Je prépare actuellement un long séjour à Bali et je souhaite que les pièces de ma garde robe qui me manquent soient en majorité de pièces de seconde main !
Mon objectif à terme : une garde robe minimaliste

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